Séguéla franchit le mur du Con

Est-ce au-delà d’un certain âge ou au-delà d’un certain niveau de revenus,  qu’il arrive à certains de dire, sans y penser, n’importe quoi ?

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Octogénaire sans complexe et publicitaire à l’abri du besoin, Jacques Séguéla cumule ces deux facteurs qui l’ont amené à franchir une nouvelle fois le mur du…Con. Juste après avoir reconnu qu’en affirmant il y a quelques années qu’un homme qui, passé cinquante ans, n’arbore pas une Rolex à son poignet a raté sa vie, il avait « dit une connerie », « la plus grosse de ma vie », a-t-il même avoué, l’illustre inventeur présumé du slogan de« la force tranquille » n’a pas raté l’occasion d’en ajouter une seconde, encore plus grosse, à son palmarès.

 

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ce clochard de Ségéla,  Jacques Séguéla a connu, sous les ors de la République, nombre de porteurs de Rolex et certainement très peu de Français en Solex ! Pour lui, n’importe qui, même « un clochard », peut mettre de côté 1.500 € ! Beaucoup de « n’importe qui » en Solex aimeraient en avoir la recette.

En 1934, à peine né, le petit Jacques baigne dans un milieu plus proche de gens à Rolex qu’en Solex : grands-parents et parents chirurgiens. Mamie a, d’ailleurs, été la première chirurgienne de Montpellier ! Il a dû, ado, côtoyer plus de notables à Rolex que de patients en Solex.Famille oblige, pour le bac, visa pour la fac de médecine, on le met chez les Jésuites. Patatras ! Pas de bac. Il ne l’aura qu’un an après mais pour son père, c’est rédhibitoire ! Il l’inscrit, humiliation suprême, en pharmacie ! Jacques ne se « contente » pas du titre de « pharmacien » : il continue et, à 25 ans, il est « docteur en pharmacie » pour honorer ses parents « docteurs en médecine » !Mais il ne sera pas plus pharmacien qu’il ne sera clochard : sa vie sera une succession de virages (parti en 2CV pour étudier les plantes médicinales du globe, cela se réduit en une conférence pour… Citroën !), de réussites (en 3 ans à France-Soir, son « père spirituel », Pierre Lazareff, le nomme rédacteur en chef !) et d’échecs (à 33 ans, lui et son copain financier Bernard Roux sont exclus d’une société de pub). Bien leur en a pris : en 1970, ils fondent l’agence de com’ Roux-Séguéla qui deviendra la célèbre RSCG avec Alain Cayzac et Jean-Michel Goudard. Grâce à elle, il se fait un nom lors de 1.500 campagnes de pub et, surtout, de 20 présidentielles dans 10 pays ! En France, ses « clients » ont été François Mitterrand, Lionel Jospin et Ségolène Royal… Il la trahira sans remords en avouant voter Sarkozy au 2nd tour : « Les bourdes qui embourbaient Ségolène Royal, dira-t-il, ses sautes d’humeur alignées comme des sauts d’obstacles, ses volte-face à faire perdre la face me désarçonnaient. » Beau et haut parleur, certes mais – au moins dans ce cas – dépourvu de toute galanterie ou reconnaissance du ventre… Même si c’était justifié, il aurait dû garder un silence décent.     SYOFptLToujours « mitterrandien » mais copain de M. Sarkozy, il veut le défendre en lançant en 2009 sur France 2 : « Comment peut-on reprocher à un Président d’avoir une Rolex ? Enfin, tout le monde a une Rolex. Si, à 50 ans, on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie. »Il s’en est excusé mais, vlan, lundi sur BFM TV, il a remis cela: « Même si on est clochard, on peut arriver à mettre 1.500 € de côté. »Certes, de vrais clochards doivent pouvoir le faire. Mais, dans la bouche de M. Séguéla, par « clochard » il entend « n’importe qui ». Et, là, c’est soit se moquer du monde, soit être complètement à côté de la plaque… d’égout où il est assis.Le caustique
Pierre Desproges , avait évoqué Séguéla :« De deux choses l’une : ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup ! »    6621937
donc Monsieur Séguéla  en rajoute une couche, 

M. Jacques Séguéla a connu, sous les ors de la République, nombre de porteurs de Rolex et certainement très peu de Français en Solex ! Pour lui, n’importe qui, même« un clochard », peut mettre de côté 1.500 € !

C’est donc sur BFM-TV, l’autre soir, que le célèbre créateur de la « génération Mitterrand » a assené dans la foulée de son mea-culpa que  « même un clochard peut arriver à mettre de côté 1.500 euros »… Eh bien, non, M. Séguéla, il y a des gens, des êtres humains, des Français qui, même dans leurs rêves les plus fous, ne parviennent pas à épargner cette somme à vos yeux insignifiante, ce dérisoire pécule qu’ils n’ont pas et qu’ils n’auront jamais devant eux. Il y a des gens qui tentent de subsister, et parfois même parviennent à survivre alors qu’ils sont complètement dénués de ressources et que la seule chose qu’ils accumulent au cours de leur chienne de vie, ce sont des dettes. Ces gens, parfois, ne sont même pas ou ne se considèrent pas comme des SDF, des clochards ou des assistés. Ce sont – un mot, un gros mot qui est tombé en désuétude, une réalité qui n’a pas disparu, une espèce que nous côtoyons tous les jours dans nos rues -, ce sont des pauvres. Mais est-ce que l’on comprend ces choses-là quand les seules valeurs que l’on respecte ou que l’on pratique sont celles qu’on place à HSBC, à l’UBS ou aux îles Caïmans ?

Au fait, M. Séguéla, connaissez-vous ce joli mot que l’on prête – on ne prête qu’aux riches – à une certaine Marie-Antoinette : « S’ils n’ont pas de Swatch, qu’ils portent des Patek Philippe ! » ?

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Rendons à César ce qui appartient à césar,  

Merci Messieurs, Jacques Martinez et Dominique Jamet

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